Noora Sharrab n’avait jamais pensé qu’elle serait propriétaire d’une petite entreprise; elle se voyait plutôt s’engager à aider les femmes au Moyen-Orient à avoir confiance en elles, et à être indépendantes et autosuffisantes. Cependant, elle a eu l’occasion de faire les deux en même temps, ce qui a mené à de nombreuses questions, beaucoup de problèmes à résoudre et, au bout du compte, à Sitti Social Enterprise. Le travail inlassable et l’engagement de Noora ont permis de créer des emplois stables pour les réfugiés et d’offrir des choix de cadeaux pour les consommateurs soucieux du marché mondial. Le tout a commencé avec du savon à l’huile d’olive fabriqué en Jordanie.
En 2011, Noora travaillait aux Nations Unies et dirigeait sa propre organisation sans but lucratif. « Je travaillais essentiellement avec des communautés de réfugiés en Jordanie afin d’aider les femmes à avoir accès à une éducation postsecondaire ou à des études supérieures », raconte Noora. C’est pendant cette période qu’elle a rencontré un groupe de femmes qui vivaient dans un camp de réfugiés et qui avaient été formées par l’ambassade italienne à fabriquer du savon à l’huile d’olive. Elles avaient fabriqué des caisses et des caisses de produits, mais n’avaient pas accès à un marché. Une bénévole du camp, Safiah Abu Shanin, qui allait plus tard devenir cofondatrice de Sitti, a demandé l’aide de Noora. « Il était question pour ces femmes d’être autosuffisantes », se rappelle Noora. « Il était question d’une communauté qui souhaitait aller au-delà de la charité et qui voulait créer un métier durable pour leurs familles – et ces savons étaient pile le moyen pour atteindre ce but. »
“Sitti signifie « Ma grand-mère » en arabe. C’est pourquoi nous nous engageons à créer des produits naturels; pour chaque produit, je me demande si ma grand-mère approuverait.”
- Noora Sharrab
Noora avait compris que la mise en marché de ce savon exigerait beaucoup de travail, mais elle savait que l’essentiel était que ces femmes puissent se consacrer à la fabrication de savon et compter un salaire à plein temps. C’était donc à elle de s’occuper du marketing, de la logistique et de l’exécution des commandes. Grâce à des activités de financement participatif et à des dons, Noora a pu amasser assez de fonds pour payer trois salaires d’artisans et obtenir l’équipement nécessaire : c’est ainsi que la première fabrique de savon a vu le jour dans le camp. Noora est revenue au Canada peu de temps après, et a commencé à chercher des façons d’amener les produits en Amérique du Nord – ce qui l’a amenée à travailler avec Jaqueline Sofia, qui allait devenir la troisième cofondatrice de Sitti.
Un des plus importants obstacles qui se sont dressés sur le chemin de Noora a été l’achat de codes à barres sur les sites Web d’organisations tierces. « Aucun des codes à barres que j’achetais n’était conforme, et certains n’étaient même pas liés à moi et à mon entreprise », dit-elle. « Je pensais économiser de l’argent, mais au bout du compte, j’ai fini par en perdre. » Noora a même dû abandonner l’emballage qu’elle avait créé (les codes à barres qu’il portait étaient inutiles) et repartir à zéro. « J’aurais aimé que quelqu’un me dise dès le départ qu’il fallait faire appel à GS1 », ajoute-t-elle. Elle raconte souvent son expérience avec des associés d’affaires pour leur éviter la même gaffe logistique et les aider à s’assurer qu’ils sont prêts à faire affaire dès leurs débuts.
Noora insiste sur l’importance de bien exprimer ses besoins et de se fixer des objectifs précis en travaillant avec GS1 Canada. « J’avais regardé beaucoup de tutoriels et posé beaucoup de questions », dit-elle. « C’est important de connaître ses objectifs, et de les décrire exactement – dans mon cas, c’était d’être prête à entrer dans le commerce au détail. Je pense qu’une fois qu’on comprend le système de GS1, il est plus facile de s’organiser du point de vue de la logistique », ajoute-t-elle.
Ses codes à barres de GS1 Canada en main, Noora pouvait maintenant se tourner vers son marché cible et chercher des façons pour faire passer son organisation au niveau supérieur. « Nous savons que de plus en plus de consommateurs souhaitent faire des achats significatifs », dit-elle. Elle a vu que les gens veulent contribuer à une cause qui veut dire plus que de simplement acheter du savon pour le profit d’une entreprise. « Sitti va au-delà des ventes auprès des consommateurs : nous avons aussi beaucoup d’occasions de cadeaux pour les entreprises », ajoute-t-elle. Elle raconte la fois où Audi a collaboré avec son entreprise au Moyen-Orient pendant la pandémie : Audi avait non seulement acheté des boîtes-cadeaux de Sitti, mais le constructeur automobile a également fait un don en argent pour aider les femmes qui travaillaient pour l’entreprise pour qu’elles puissent avoir un revenu pendant la COVID. « C’est un excellent exemple de partenariat où l’organisation a essayé d’harmoniser certains objectifs en SST à l’interne », affirme Noora.
Au cœur de Sitti Social Enterprise se trouve une femme engagée à aider des femmes défavorisées sur le plan socioéconomique à atteindre la stabilité en étant autonomes. C’est à la fois une question de responsabilisation et de reconnaissance, en plus de donner à ces femmes la chance d’être fières de pouvoir subvenir à leurs besoins et à ceux de leur famille. Noora admet que « les statistiques indiquent que 9 entrepreneurs sur 10 qui lancent leur entreprise échoueront s’ils n’ont pas les conseils, le mentorat et l’accompagnement adéquats ». Elle souhaitait faire partie d’une équipe et trouver ce qu’il faut pour lancer un produit sur le marché et permettre aux femmes de trouver la voie du succès. Selon Noora, « une partie du chemin est d’apprendre que la réussite n’arrivera pas du jour au lendemain, et que des difficultés peuvent survenir – surtout dans le monde des médias sociaux, car il est facile de se comparer aux autres ». Toutefois, elle nous rappelle que chaque personne a un parcours différent, et que l’échec n’est qu’une occasion d’apprendre et de réussir la prochaine fois – et nous pensons que Sitti serait d’accord avec l’affirmation de Noora.
La mission de Sitti Social Enterprise est d’éduquer, d’employer et d’outiller les gens. Entre autres produits fabriqués à la main, l’entreprise propose des savons, des vêtements et des boîtes-cadeaux, et ces produits proviennent d’une organisation communautaire qui encourage l’autonomie au sein d’une communauté de réfugiés.
Pour acheter des produits et en savoir plus, visitez Sitti Social Enterprise.